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SANTÉ SEXUELLE ET REPRODUCTIVE : ce que les jeunes doivent savoir.

Le sexe est perçu comme un sujet tabou et la majorité des jeunes et des adolescents ignorent tout de leur santé sexuelle et reproductive. Conséquence : ils se livrent très tôt aux plaisirs charnels, s’exposant à de grands risques pour leur santé et leur avenir. Fort soucieuse de cette situation qui sévit au Bénin, et en particulier à Zè, l’ONG Aide & Solidarité vous présente une note d’informations sur la santé sexuelle et reproductive.

Qu’est-ce que la santé sexuelle ?« Ma mère ne m’en a rien expliqué. Elle m’exhortait juste à me méfier des garçons », nous a répondu une collégienne à Zè. Comme elle, de nombreux jeunes n’ont aucune connaissance de la santé sexuelle et reproductive.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé sexuelle est un « état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en matière de sexualité ».  Elle s’entend comme une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que comme la possibilité de vivre des expériences sexuelles agréables et sûres, et ce, dans un cadre exempt de coercition, de discrimination et de violence.

La santé sexuelle implique la contraception, le consentement, la connaissance de son corps qui peut varier au fil des étapes de la vie.

Entre la puberté et l’adolescence, les jeunes sont confrontés à de profonds changements physiques et psychologiques. Ils s’éprennent de l’amour, du contact intime et des relations humaines. Durant cette période, tout jeune est susceptible de prendre des décisions qui impacteront sa santé sexuelle et reproductive ainsi que son avenir.

Des facteurs qui les influencent…

Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) souligne que l’absence d’éducation complète chez les jeunes est l’un des facteurs de la sexualité précoce.

D’après plusieurs enquêtes, de nombreux jeunes et adolescents manquent en effet de connaissances nécessaires pour prendre des décisions de manière responsable concernant leur santé reproductive, ce qui les expose à une sexualité précoce. Des informations recueillies font état de ce que la majorité des filles au Bénin ont eu des rapports sexuels avant d’avoir 19 ans.

La prolifération des contenus dépravants dans les médias de masse, et plus encore sur les réseaux sociaux, ainsi que la facilité avec laquelle les sites pornographiques sont accessibles, favorisent la sexualité précoce chez les jeunes et les adolescents.

De même, par suivisme et par besoin de se faire accepter par leurs pairs, plusieurs jeunes se laissent berner par des pratiques sexuelles à risque au grand dam de leur santé. Dans les familles où la sexualité est encore un sujet tabou entre parents et enfants, ces derniers ont tendance à se tourner vers leurs amis qui, souvent, sont eux-mêmes mal informés sur les questions liées à la sexualité.

Ainsi, faute d’une bonne éducation sexuelle, ils encourent de gros dommages sur leur vie sociale, leur santé physique et psychologique.

Conséquences de la sexualité précoce

Dans bien des cas, la sexualité précoce met surtout l’avenir des jeunes filles en péril et compromet leur santé. Outre les grossesses non désirées qui peuvent les conduire à des avortements clandestins et mortels, la précocité des rapports sexuels, pire, sans que des mesures de précaution aient été prises, constitue un facteur de transmission du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles. En effet, la plupart des jeunes ayant eu des rapports sexuels assez tôt sont dans des relations instables qui conduisent souvent au multi partenariat, accélérant ainsi le risque d’infection et de maladies contagieuses.

De même, plusieurs jeunes filles, craignant les grossesses non désirées et mal informées, ont recours à la contraception et abusent des pilules contraceptives pour des rapports sexuels non protégés. Elles s’exposent ainsi à des complications de santé. « Je le voulais et j’ai perdu ma virginité en classe de 5ème. J’ai fini par abandonner l’école en 4ème après une grossesse non désirée qui a affecté ma santé », regrette Alice, une jeune apprentie de 16 ans et déjà mère d’un nourrisson. C’est le cas de plusieurs jeunes filles contraintes d’abandonner l’école pour se tourner vers des formations en alternance, des emplois dans le commerce ou l’artisanat, ou encore vers le travail ambulant.

Face à ce fléau qui gangrène l’avenir de la jeunesse béninoise, en particulier celle de Zè, il est urgent d’agir et de trouver des solutions palliatives. C’est dans ce but que l’ONG Aide & Solidarité vient en aide aux jeunes de cette localité.

Notre approche pour sauver les jeunes

Les jeunes et adolescents ont droit à l’éducation sexuelle et, mieux encore, à des informations solides sur la santé sexuelle et reproductive. C’est ainsi qu’ils seront en mesure de prendre des décisions éclairées et plus responsables en matière de sexualité. De nombreuses études montrent que les programmes de formation et de sensibilisation sur le préservatif et la contraception contribuent à réduire les comportements à risque chez les jeunes. Mieux encore, lorsque l’égalité des sexes est intégrée à ces formations, les jeunes sont plus enclins à adopter des attitudes égalitaires à l’égard des rôles de genre, à retarder l’initiation sexuelle, à utiliser des préservatifs et à pratiquer la contraception. C’est donc par la sensibilisation des parents, l’éducation et la formation des jeunes que nous pouvons les amener à se protéger des IST, du VIH et des grossesses non désirées.